Chute personne agée

Comment prévenir les chutes des personnes âgées ?

En tant qu’adulte, on tombe généralement peu souvent et il est encore plus rare de se blesser sérieusement suite à un tel incident. Mais ce n’est pas le cas pour tous. En effet, la chute, pour une personne âgée est malheureusement un réel sujet de préoccupation car elle peut avoir de graves conséquences pour sa santé et son autonomie. D’autant plus que, pour une personne âgée, les risques sont bien plus nombreux et variés. Dans ce qui suit, nous aborderons ces conséquences et ces facteurs de risque. Puis, nous verrons que la lutte contre les risques de chute des personnes âgées passe par de l’équipement et du matériel médical mais aussi par des pratiques relativement simples à mettre en place.

Sophie Berger

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Sophie Berger
Infirmière de coordination
Mis à jour le
Publié le
7/10/2024
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Quelles sont les conséquences d’une chute pour une personne âgée ?

Conséquences physiques d’une chute pour une personne âgée

Chez les personnes âgées de plus de 65 ans, en raison de la fragilisation de l’organisme, les chutes ont tendance à entraîner plus facilement d’importantes complications que chez d’autres tranches d’âge.  

Parmi les complications les plus fréquentes, on trouve les fractures, notamment celles de la hanche, du poignet ou des vertèbres. La fracture de la hanche est particulièrement préoccupante, car elle nécessite une intervention chirurgicale et une longue rééducation.  

Une hanche dysfonctionnelle est d’autant plus problématique qu’elle provoque une perte d'autonomie importante puisqu’on ne peut plus se déplacer aussi bien, voire plus du tout. Il ne faut pas non plus négliger le fait que la récupération est plus lente chez les seniors, et certains ne retrouvent jamais totalement leur mobilité d'avant la chute. Ce qui pose à son tour problème puisque par définition la perte de mobilité est un facteur aggravant les risques de chute.

Suites psychologiques (syndrome post-chute)

Avoir subi une chute impressionnante et/ou incapacitante a tendance à faire naître la peur de tomber à nouveau. Cette crainte, qui porte le nom de syndrome post-chute, est omniprésente chez certaines personnes âgées et peut aboutir à de véritables blocages :  

  • Réduction de l’activité physique (en termes de fréquences ou dans la variété des activités telles que s’occuper de son jardin ou aller se promener) ;
  • Refus total de sortir de chez soi pour les personnes les plus traumatisées.

Ces stratégies d’évitement et de repli ont malheureusement elles-mêmes des répercussions sur la santé car le manque et la privation d’exercice physique conduisent à un affaiblissement musculaire. Ce principe s’applique à toutes les tranches d'âge, c’est vrai, mais il est nettement plus rapide et systématique chez les plus de 65 ans.

Là encore, le cercle vicieux s’amorce puisque qui dit déclin musculaire dit perte de capacités motrices et donc plus grands risques de chute.

Impact social

Comme on vient de le voir, par peur de retomber, une personne âgée qui tombe peut développer un sentiment de vulnérabilité et perdre confiance en elle. Elle va alors s'isoler de son entourage, éviter les sorties ou refuser de participer à des activités sociales, ce qui peut aggraver le sentiment de solitude et au bout du compte conduire à la dépression.

Coûts financiers

Financièrement parlant, les chutes des personnes âgées sont là aussi un enjeu de taille puisque chaque année, elles représentent en moyenne 2 milliards d’euros (Ministère des Solidarités et de la Santé, 2022) à l’échelle nationale en soins médicaux :  

  • hospitalisations prolongées ;  
  • examens cliniques ;
  • opérations de chirurgie ;
  • soins post-opératoires dont la rééducation.  

À cela s'ajoutent les aides aux aménagements nécessaires pour adapter le domicile à une mobilité réduite ou pour prévenir de nouvelles chutes. En outre, une perte d'autonomie significative suppose des dépenses supplémentaires liées à la rémunération d’aidants familiaux.

Conséquences chute personne âgée

Quels sont les principaux facteurs de risque de chute chez les personnes âgées ?

L’âge et la perte de mobilité

Comme on l’a déjà souligné précédemment, avec l’âge, la mobilité diminue naturellement : on bouge moins vite, plus difficilement et le sens de l'équilibre se détériore, ainsi :  

  • la diminution de la masse musculaire, appelée sarcopénie, ainsi que la réduction de la densité osseuse font augmenter considérablement le risque de chute ;  
  • certaines pathologies caractéristiques du vieillissement, comme l'arthrose, rendent les mouvements plus difficiles et douloureux, ce qui participe à une perte de motricité.

Or, on ne le dira jamais assez, la perte de motricité et de mobilité sont deux facteurs qui font qu’une personne est encore plus exposée aux risques de chute (et à ses conséquences).

Les problèmes de santé et la prise de médicaments

Malheureusement, les problèmes de santé courants chez les seniors ne se limitent pas à l'arthrose. Il en existe beaucoup d’autres qui peuvent accentuer le risque de chute. Par exemple, une baisse de la pression artérielle après un changement rapide de position, ou hypotension orthostatique, peut provoquer des vertiges et donc une perte d’équilibre et une chute.

On peut également citer :  

  • les insuffisances cardiaques et les maladies cardio-vasculaires ;  
  • les troubles neurologiques tels que la maladie de Parkinson ;  
  • le diabète (car il peut entraîner des épisodes d’hypoglycémie aiguë).

Les traitements médicamenteux, qu’ils soient liés ou non aux maladies que l’on vient d’évoquer, peuvent également par leurs effets secondaires, faire grimper les risques de chute. Or, les problèmes de santé étant tendanciellement plus nombreux et plus lourds chez les personnes âgées, ces dernières sont donc d’autant plus exposées aux risques associés.

À titre d’exemple, les sédatifs, les anxiolytiques ou les antihypertenseurs peuvent causer de la somnolence, des étourdissements ou une diminution de la vigilance. Ces effets secondaires augmentent considérablement la probabilité d'une chute, en particulier si la personne prend plusieurs médicaments en même temps (polymédication), ce qui est courant chez les personnes âgées.

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Monka est présent pour vous soutenir et vous conseiller face à la perte d'autonomie de votre proche âgé et toutes les contraintes que cela engendre dans votre vie quotidienne en tant qu'aidant familial.

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Les altérations sensorielles

La baisse de l'acuité visuelle est un facteur de risque important : une vision trouble ou diminuée rend difficile l’identification des obstacles comme des fils électriques au sol ou des dénivelés. Par ailleurs, l’oreille interne, responsable de l’équilibre, est souvent moins performante avec l’âge, ce qui fait perdre en stabilité corporelle.

L’environnement domestique

Un sol glissant, des tapis mal fixés, des meubles mal agencés, des fils/câbles qui trainent, des escaliers sans rampes, des marches irrégulières ou une pièce mal éclairée sont autant de facteurs environnementaux qui augmentent les risques de chute. À cet égard, la salle de bains est un endroit particulièrement dangereux pour les seniors, avec ses surfaces mouillées et glissantes.

Facteurs chute personne âgée

Nos solutions de prévention des chutes des personnes âgées

Adapter le logement pour éviter les chutes

La première mesure préventive contre les risques de chute, c’est tout simplement d’adapter le logement. On conseillera pour ce faire de commencer par retirer les tapis qui peuvent glisser et d’installer des barres d'appui dans des endroits stratégiques, comme dans la salle de bains, les toilettes ou à proximité des escaliers.  

Les sols glissants doivent être sécurisés avec des tapis antidérapants. En outre, un bon éclairage est essentiel : veillez à ce que toutes les pièces, et particulièrement les couloirs et les escaliers, soient bien éclairées pour que les déplacements de nuit aux toilettes ne soient plus dignes d’une véritable expédition. C'est pour cela qu’installer des lumières à détection de mouvement peut s’avérer une brillante idée !  

Enfin, travaillez l'accessibilité : gardez un espace bien aéré et sans obstacles en ne laissant rien traîner et en agençant bien les meubles.  

Surveiller l’hygiène de vie des seniors

Une alimentation équilibrée, riche en calcium et en vitamine D, aide à renforcer les os en luttant contre les carences. De plus, rester bien hydraté est indispensable pour éviter les vertiges. Avec l'âge, les sensations de soif et de faim s’émoussent, même si le besoin physiologique est toujours là. Il arrive donc souvent que les personnes âgées négligent leur alimentation ou oublient de s’hydrater, ce qui peut entraîner des faiblesses et des vertiges. Il faudra donc penser à régulièrement le leur rappeler.

Même chose pour l'activité physique. Il faut l’encourager, tout en l’adaptant aux possibilités des personnes. On privilégiera ainsi des activités douces comme la marche ou le yoga.

Les objets antichute du quotidien

La lutte contre les chutes passe aussi par des moyens très simples : une canne de marche est un excellent soutien pour améliorer l’équilibre lors des déplacements. Il y a aussi les déambulateurs pour les personnes ayant des difficultés plus importantes à se déplacer.

Un peu moins connus mais beaucoup plus sophistiqués, il existe des meubles entièrement conçus pour réduire ou empêcher les chutes :  

  • Le lit médicalisé, qui est la version “à domicile” du lit d’hôpital ;  

Un autre accessoire incontournable : les chaussons anti-chute pour personne âgée. Spécialement conçus pour offrir une meilleure adhérence au sol, ils permettent de marcher plus sereinement dans la maison, surtout sur des surfaces lisses ou humides. En effet, leur semelle antidérapante réduit drastiquement les risques de glissades dans la salle de bains ou la cuisine, où les sols sont souvent plus dangereux qu’ailleurs.

En définitive, la prévention des chutes chez les personnes âgées est une approche qui a un double bénéfice :  maintenir l’autonomie et éviter les conséquences graves, tant physiques que psychologiques. En identifiant les facteurs de risque et en adoptant des solutions appropriées, vous pouvez réduire efficacement ces dangers. Qu'il s'agisse d'adapter le domicile, de promouvoir une hygiène de vie équilibrée ou d'introduire des dispositifs comme les chaussons anti-chute, chaque action peut renforcer la sécurité des seniors. Ainsi, vous pouvez contribuer à garantir à vos proches âgés un quotidien plus sûr et plus serein.

Mais ce n’est pas la seule manière ! Chez Monka, nous vous aidons à soutenir vos proches pour qu’ils puissent continuer à vivre chez eux dans les meilleures conditions possibles, le tout grâce à des services adaptés aux besoins de chacun : qualité de vie, allègement de la charge mentale, gestion des soins, etc. Intéressé.e ? Découvrez-nous !

À retenir : Chute des personnes âgées

Quelle maladie peut provoquer des chutes ?

Il y en a beaucoup mais l’âge est un facteur aggravant. Ce sont toutes les maladies et tous les troubles qui peuvent affecter directement ou indirectement la motricité ou le sens de l’équilibre : l’hypotension orthostatique, l'arthrose, le diabète, les maladies neurologiques dégénératives, les pathologies cardiovasculaires, etc. Si vous avez besoin de savoir si vous êtes concerné.e, consultez un médecin.

Quels sont les signes inquiétants en cas de chute ?

Les signes inquiétants sont : une perte de conscience, des douleurs intenses, des difficultés à bouger, des saignements ou une désorientation. Dans ce type de cas, il faut agir sans attendre et contacter les services d’urgence.

Qui appeler quand une personne âgée tombe ?

Si la personne est inconsciente ou gravement blessée, appelez tout de suite les urgences (composez le 15 en France) ou les pompiers (18). Sinon, contactez un médecin ou un professionnel de santé qualifié (infirmier.e, kinésithérapeute, etc) afin d’évaluer la situation et de décider de la marche à suivre.

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